Les métiers du spectacle vivant : une évaluation complexe de notre nombre et de nos statuts. La profession de scénographe est difficile à cerner dans les statistiques.
Il est très difficile d’avoir des chiffres précis, si l’on considère la pratique professionnelle dans l’ensemble des trois branches de l’équipement, du spectacle et de l’exposition.
En 2023, d’après France Travail 312 000 salariés ont travaillé au moins une heure pour un ou plusieurs employeurs relevant du champ d’application des annexes 8 et 10 de l’Assurance chômage
Dans le secteur du spectacle vivant, il est difficile d’évaluer précisément combien nous sommes. La diversité des métiers qui le composent – scénographie, costumes, lumières – complique toute tentative de quantification. Chaque création mobilise une multitude de compétences, et la liste des métiers permet de mesurer l’ampleur des spécialités qui se croisent et se complètent.
Selon les employeurs et les projets, nous pouvons être référencés comme scénographes, décorateurs, costumiers ou encore créateurs lumière. Pourtant, ces distinctions ne reflètent pas toujours la réalité de nos missions, qui deviennent de plus en plus transversales. Il n’est pas rare qu’un scénographe prenne également en charge la conception des costumes ou de la lumière, en fonction des besoins artistiques et des contraintes budgétaires.
Cette pluralité d’activités rend d’autant plus complexe l’évaluation de notre nombre sur une année. Les contrats, souvent de courte durée, s’enchaînent et se diversifient, rendant difficile le calcul précis des professionnels en activité. D’autant que, pour atteindre les 507 heures nécessaires à l’ouverture de nos droits à l’intermittence, nous devons cumuler une grande variété de projets et d’engagements.
Ainsi, au-delà des chiffres, c’est bien la richesse et la diversité de nos métiers qui caractérisent le spectacle vivant. Une profession où les frontières entre les spécialités s’effacent progressivement, au gré des exigences artistiques et des réalités du terrain.
Audiens lance le Datalab : un tableau de bord en ligne et personnalisé qui suit l’évolution de l’emploi dans le secteur culturel, et croisé avec les chiffres de l’agence France Travail. voici le premier référentiel métier en 2024
Ce sont des chiffres qui doivent être mis en perspectives car un même créateur peut être comptabilisé plusieurs fois en fonction des intitulés de ces contrats et missions

Il est très difficile d’avoir des chiffres précis, si l’on considère la pratique professionnelle dans l’ensemble des trois branches de l’équipement, du spectacle et de l’exposition. Concernant le spectacle, quelques chiffres peuvent servir de référence pour tenter d’établir une estimation.
Il y avait en 1995, 75 000 intermittents du spectacle, toutes catégories confondues, dont 49% de techniciens (soit 36 750 personnes). Dans ce total de 36 750 techniciens, les cadres techniques de la réalisation des spectacles vivants et audiovisuels étaient au nombre de 8368 (chiffre 1990). Au sein de cette population de cadres, le nombre de chef-décorateurs (spectacle vivant et audiovisuel) était de 1024 en 1991.
En 2004, le nombre de demandeurs d’emploi dans le secteur spectacle vivant et audiovisuel était de 139 909 personnes et le nombre total d’intermittents indemnisés (artistes et techniciens) était de 104 625.
Le nombre de scénographes diplômés en France est un autre indicateur (à prendre avec précaution). L’exposition « Jeunes scénographies » qui s’est déroulée en Avignon à l’été 2000 a permis de recenser 120 scénographes diplômés pour la période 1995-2000, soit une moyenne de 20 diplômés par an, provenant de cinq Ecoles (ESAD-TNS, ENSATT, ENSAD, EACF+EAN, ESAT). Une extrapolation sur cette base pour la période 1985-2000 donne un chiffre de 384 diplômés. L’ESAD-TNS a diplômé 90 scénographes depuis 1954. Si l’on estime que l’ESAD-TNS, l’ENSATT et l’ENSAD, actives depuis les années 1950, ont à elles-trois diplômé environ 10 scénographes par an, la période 1950-1985 aura vu diplômer 350 scénographes. L’addition de 350 (1950-1985) et de 384 (1985-2000) donne un chiffre de 734 scénographes diplômés. La différence des moyennes annuelles entre 1950-1985 et 1985-2000 tient à l’augmentation de l’offre et de la demande de formation dans ce secteur pendant la période 1985-2000.
Le Book Technique du Spectacle vivant édité par les Editions AS a répertorié 65 scénographes d’équipement et d’exposition, et 53 scénographes d’ équipement seul, soit un total de 118 scénographes dans les deux domaines de l’équipement et de l’exposition.