Référentiels carbone des CDN et des équipes artistiques

Le lundi 26 mai 2025, une rencontre publique co-organisée par l’ACDN et le Théâtre Dijon Bourgogne s’est tenue dans le cadre du festival Théâtre en mai. À l’issue de la réalisation de leurs référentiels respectifs, le réseau des Centres dramatiques nationaux, ainsi qu’un panel d’équipes artistiques, ont partagé et croisé les principaux enseignements de ces référentiels et les pistes d’action qui en découlent pour le secteur. le Bureau des Acclimatations, qui a accompagné le réseau des CDN pendant 18 mois,

https://www.asso-acdn.fr/referentiels-carbone-cdn-equipes-artistiques/

Enseignements clés des bilans carbone

Un bilan carbone évalue les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par une activité. Les référentiels présentés sont issus des bilans carbone réalisés par 7 Centres dramatiques nationaux (CDN) et 9 compagnies artistiques, sur une année, dans une perspective d’extrapolation à l’ensemble du secteur.

Ces diagnostics révèlent plusieurs tendances marquantes :

Pour les CDN :

  • Moyenne de 705 tonnes éq. CO2/an
  • Principaux postes d’émission :
    • 46 % activités artistiques
    • 29 % fonctionnement général
    • 17 % bâtiment
    • 8 % activités annexes
  • Contrairement aux résultats précédemment produits dans le secteur culturel et particulièrement le spectacle vivant, la mobilité des spectateur·rices ne constitue que 11 % des émissions, et l’activité artistique constitue le principal poste d’émission.

Pour les compagnies artistiques :

  • Moyenne de 156 tonnes éq. CO2/an
  • Principaux postes d’émission :
    • 61 % diffusion (mobilité du public intégrée)
    • 30 % création
    • 8 % au fonctionnement
    • 1 % action culturelle
  • 50 % des émissions proviennent de l’occupation des lieux d’accueil

Ces résultats ont soulevé des points d’étonnement : l’impact majeur de l’activité artistique elle-même, les limites de certaines méthodologies de calcul, ou encore l’équilibre à trouver dans la répartition du portage entre lieux et équipes artistiques.

Le cadre général de la politique du ministère s’axe sur un plan d’action, composé de plusieurs mesures, notamment :

Quelles perspectives pour le secteur ?

Une fois que les équipes artistiques et les lieux s’engagent conjointement dans un chantier de transformation des modalités de production et de diffusion des œuvres — en questionnant les rythmes de création, l’ancrage territorial des projets ou encore la durée des diffusions — ils atteignent un plafond de verre qui ne peut être dépassé que par des réponses systémiques et globales.

Des limites apparaissent rapidement, dans les pratiques du public, en particulier leurs déplacements, ou encore sur les enjeux bâtimentaires. Pour ces deux dimensions, un engagement fort des pouvoirs publics est indispensable.

Par ailleurs, la transition écologique suppose un réel investissement en temps et en moyens humains, difficile à maintenir dans un contexte économique déjà fragilisé pour le secteur. L’éco-responsabilité exige du temps et des financements adaptés.

Un travail de fond sur le projet de société s’avère nécessaire. Ce questionnement touche au cœur même du projet artistique. Il doit être porté collectivement — et avec joie — comme une chance de redonner sens aux pratiques, dans une dynamique de responsabilité partagée et de création renouvelée.

Cette rencontre a permis de mesurer que la transition écologique du spectacle vivant ne peut être envisagée qu’à l’échelle collective : comme un moyen pour repenser en profondeur les manières de faire, au service du sens, du lieux au territoires et de l’avenir de l’écosystème de la création.

Éco-conception de spectacles : rencontre publique le 12 juillet 2024 à Avignon

Éco-conception de spectacles : quelles conséquences sur les cycles et les procédures de production, sur les compétences, les métiers ?

Rencontre publique le vendredi 12 juillet 2024 de 14h à 16h30 Maison Jean Vilar, Avignon

Que signifie produire un spectacle aujourd’hui ? Quelles sont les démarches menées ces derniers mois en termes d’éco conception ? Que nous apprennent-elles ?

En partageant les expériences du Théâtre de l’Aquarium, de la compagnie Baro d’evel et de Centres dramatiques nationaux, cette rencontre propose d’interroger ce que la prise en compte de la transition écologique transforme dans nos pratiques de production : nouvelles compétences, nouvelles temporalités, nouvelles modalités de collaboration entre artistes, métiers de la production et de la technique. Avec :

  • Véronique Chazal, scénographe, co-fondatrice du Studio Miha
  • Pierre Haderer, directeur technique, Comédie de Valence
  • Jean Lynch, chef de projet ressourcerie et atelier de fabrication responsable, Théâtre de l’Aquarium,
  • Blaï Mateu Trias, auteur, interprète, créateur de Baro d’evel
  • Louisane Roy, coprésidente du Réseau des ressourceries culturelles (RESSAC)
  • Thibault Sinay, scénographe UDS
  • Annabel Vergne, scénographe, enseignante, co-directrice Augures Lab Scénogrrrraphie

Rencontre publique organisée par l’Association des Centres dramatiques nationaux (ACDN) et modérée par Cyril Delfosse, formateur, consultant, Bureau des Acclimatations.
En partenariat avec Augures Lab Scénogrrraphie et Artcena

Pour les Operas

 Le fonctionnement des orchestres et des opéras représente 33 % de leur empreinte carbone, suivi des déplacements des spectateurs (24 %), du bâtiment (18 %), des achats de production et du transport artistique (12 % respectivement) et, enfin, 1 % des usages numériques externes », indiquent la Réunion des Opéras de France et l’Association Française des Orchestres, à l’occasion du bilan de leur mission « modélisation des bilans carbone », présenté le 13/12/2024. Cette mission, confiée par la DGCA aux deux associations en 2023, visait à établir des bilans carbone types de leurs membres.

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