Bilan du sondage 2024
Au sein de l’Union des Scénographes (UDS), la nécessité de s’interroger sur l’offre salariale proposée est devenue impérative dans un contexte économique fragilisé. C’est dans cette optique que nous avons mené un sondage exhaustif en 2024, afin de mieux comprendre les réalités salariales auxquelles font face les scénographes du spectacle vivant.
Les résultats de ce sondage dévoilent une situation contrastée et parler de rémunération dans le domaine de la culture est toujours délicat.
Les artistes peinent à évaluer la valeur de leur temps et de leur travail, une tâche rendue plus complexe par la variabilité des budgets de production, même au sein d’une même structure. Cette fluctuation financière, souvent imprévisible, crée une insécurité latente qui pèse sur les créateurs.
La dépendance des scénographes aux budgets des productions, souvent soumis aux aléas des subventions publiques et des mécènes privés, révèle une précarité préoccupante. Le lien de subordination entre le metteur en scène, parfois directeur de lieu, et son équipe artistique, limite considérablement les marges de négociation salariale. Ce rapport de force déséquilibré illustre une forme de domination, où nos métiers de la création sont tributaires des contingences économiques.
Il nous est crucial de rappeler qu’il s’agit ici d’indicateurs et que ces données ne représentent pas des chiffres absolus : ils offrent une perspective éclairante sur les tendances actuelles. Ce sondage fait suite à une première enquête réalisée en 2021 avec un objectif similaire : faire un état des lieux de notre situation et des offres de rémunérations qui sont proposées aujourd’hui
aux scénographes.
Nous vous invitons à explorer les résultats et à participer à la réflexion collective sur cette question cruciale pour l’avenir de notre secteur
Les indicateurs sont issus de l’exploitation des données du questionnaire proposé aux scénographes, adhérents ou non à l’UDS. Les temps de travail révélés sont estimatifs et variables en fonction des projets, des artistes, ils permettent d’établir et de révéler l’écart qui se creuse entre les habitudes d’usage d’une rémunération forfaitaire et le temps réel effectif invisibilisé.
Il nous est crucial de souligner que la rémunération des scénographes, calculée sur une base journalière, peut être jusqu’à trois fois inférieure à celle de l’assistant à la mise en scène, mettant ainsi en lumière l’urgence de faire reconnaître le temps de conception comme un élément essentiel à la réussite des productions. Par ailleurs, un frein hiérarchique persiste
dans de nombreuses productions, entraînant souvent une rémunération inférieure à celle du metteur en scène, sans tenir compte des réalités spécifiques des métiers impliqués, ce qui soulève des préoccupations légitimes quant à l’équité salariale.
D’autre part, le contexte professionnel actuel soulève également des questions importantes concernant la nature même du travail des scénographes. En effet, nous observons de plus en plus fréquemment une demande de double activité, impliquant la gestion simultanée de la scénographie, des costumes et de l’éclairage, sans que cela soit toujours reflété dans la rémunération. Cette évolution met en lumière la nécessité de valoriser pleinement le temps et les compétences requises pour ces multiples fonctions.