En ces temps d’austérité budgétaire où le souffle de la culture est menacé, certains vents glacés se dirigent sur nos métiers.
Le Ministère de la Culture, ne demande plus seulement aux scénographes des talents artistiques, Il exige également des compétences technologiques et écologiques, ce qui nécessite une révision urgente de l’accès à la formation professionnelle dans nos métiers, et par extension, du statut même des scénographes.
L’UDS constate que les métiers de l’ombre se sont très largement féminisés depuis la fin des années 1980, ce mouvement qui s’accentue loin d’être anodin est concomitant du processus insidieux de dépréciation de nos professions.
On observe dans le spectacle un clivage au sein des métiers entre d’une part un versant privilégié par les femmes : scénographie, costume, lumière et d’autre part un versant considéré comme plus prestigieux qui resterait l’apanage des hommes (metteur en scène producteurs) . Cette distinction nourrit un déséquilibre, renforçant des liens de subordination et exacerbant les inégalités salariale et d’accès à la formation.
Dans cette ère de mutation et de transition, où l’urgence environnementale commande chaque geste, chaque décision, l’UDS questionne la capacité du secteur du spectacle vivant à s’adapter, à innover, à répondre aux défis colossaux qui se dressent devant lui. Car tandis que le monde progresse à pas de géant, nos métiers, enserrés dans des contraintes aussi rigides que désuètes peinent à évoluer.
Le statut contraignant de technicien auquel sont assimilés les scénographes, créateurs/créatrices lumières et costumes loin d’être un simple détail administratif, entrave insidieusement leur accès à une formation adaptée aux exigences contemporaines : nouvelles technologies, processus de création durable. Il est temps de reconnaître l’obsolescence de ce modèle archaïque, de mettre fin à cette injustice qui bride les potentiels créatifs et entrave la marche vers un avenir meilleur et durable. (Le rapport ministériel de 2015 Bâtir un cadre stabilisé et sécurisé pour les intermittents du spectacle rédigé par Hortense Archambault encourageait déjà cette révision de nos statuts de techniciens.)
Il est donc impératif de repenser et d’accorder la priorité à des formations adaptées aux besoins exprimés par les professionnels à la croisée des chemins entre l’efficacité opérationnelle et la nécessité de se réinventer face aux défis contemporains.
Il est grand temps de reconnaître que l’accès à la formation et les formations ne correspondent plus à la réalité de notre époque. Le constat que nous dressons est sans appel. Il est temps d’agir avec détermination et audace pour corriger cette injustice et permettre aux scénographes de jouer pleinement leur rôle dans la construction d’un avenir meilleur et plus prometteur pour tous.
Ainsi, nous réclamons avec force une réforme radicale des conditions d’accès aux statuts d’intermittent, pour garantir à tous les acteurs du spectacle vivant un accès équitable à la formation. Car c’est dans cette équité que réside la promesse d’un secteur plus dynamique, plus inclusif, prêt à embrasser les défis de demain avec audace et détermination.
Pour bénéficier d’un accès à la formation dans le cadre du plan de développement des compétences, il faut justifier d’un volume d’activité minimum en CDDU intermittent au cours des deux dernières années variable selon le statut l’annexe 8, créée en 1964, pour les ouvriers et techniciens du spectacle ; l’annexe 10, créée en 1967, pour les artistes du spectacle .