En 2024, le spectacle vivant est appelé à mener une petite révolution. L’enjeu tient en un slogan managérial du Ministère de la Culture : « Mieux produire, mieux diffuser » .
Cette volonté de ralentir la course à la création, implique une réduction drastique de l’activité (que l’on évalue autour de 30%) ayant pour effet de réduire le volume d’emploi global de la branche. (atelier de décor, costumes, prestataires….)
Cette politique s’assimile de plus en plus à un plan social et qui risque surtout de porter atteinte à la richesse et la diversité artistique de notre pays et à nos métiers qui vivent grâce à la création et peu de la diffusion de nos œuvres.
A cette politique s’ajoute différents enjeux et défis :
Le ministère du travail à notifié aux syndicats de la production la situation de non-conformité dans laquelle se trouvent les grilles de salaires de notre convention collective du fait de l’existence de coefficients devenus inférieurs au SMIC. Le ministère du travail invite à un juste rattrapage du montant des salaires des équipes artistiques et techniques dans le spectacle vivant. Mais la moindre augmentation des salaires minima dans notre branche aggrave mécaniquement la part de financement de production dans un contexte de stagnation voir de diminution des subventions quand il faudrait indexer le niveau subventions de la culture en fonction de l’inflation
Par ailleurs les conditions de travail extrêmement difficiles pour les équipes artistiques, techniques et administratives et entraînent des difficultés de recrutement majeures du fait de la faible attractivité salariale de nos métiers.
Cette paupérisation et précarisation de notre branche s’accompagne d’une négociation entre les organisations syndicales et patronales. A peine conclu, les organisations signataires de l’accord interprofessionnel ont refusé en bloc le 10 novembre toutes les améliorations mises sur la table, consentant à un simple statu quo pour les intermittent·es. Alors que le Gouvernement nous demande de ralentir le rythme des productions, Le MEDEF, la CPME et l’U2P exige en effet une modification des conditions d’accès aux droits à l’assurance chômage pour les professionnel·les du spectacle relevant des annexes 8 et 10 nous demandant de travailler plus, c’est à dire de passer de 507h à :
• 610 h sur 12 mois pour les technicien·nes (scénographes, créateurs/ créatrices costumes et lumières)
• 580 h sur 12 mois pour les artistes.
Dans ce contexte , le ministère de la Culture a rendu public son « Guide d’orientation et d’inspiration » dont L’éco-production et le réemploi font partie des démarches permettant de repenser la création. Leur mise en pratique nécessite cependant de poser un diagnostic clair sur les enjeux de la transition Led pour les salles de spectacles avant le noir salle,
La transition de l’éclairage scénique de l’halogène vers la technologie LED s’accélère. En 2018, la directive écoconception (règlement européen) a précipité la disparition des lampes halogènes du marché domestique. Aujourd’hui, en France, les projecteurs halogènes représentent encore plus de 90 % du parc d’éclairage des équipements scéniques. Un chiffre à mettre en perspective avec la part que représente l’éclairage scénique sur le marché : 1 %.
Pour bien menée cette transition LED au-delà de la question énergétique, et ne pas risquer le Noir salle, il faut prendre en comptes les Coûts d’investissement importants, les besoins en formations des techniciens, l’évolution techniques des salles de spectacle, la pénurie des composants industriels, l’obsolescence programmé des nouveaux projecteurs et le devenir des anciens équipements…
Face à l’absence d’interopérabilité entre ces différents enjeux et de compréhension de cette politique culturelle , l’UDS tire la sonnette d’alarme et s’inquiète de la situation et des conséquences que cela pourrait avoir pour l’avenir du spectacle vivant et de nos métiers.