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CNCS – Un espace dédié à l’art de la scénographie

le CNCS devient le Centre national du costume et de la scène avec l’ouverture d’un nouvel espace au sein du Quartier Villars. Baptisé « La Scène », ces salles dédiées à la scénographie théâtrale s’inscrivent dans la continuité du parcours de visite, en valorisant les métiers des arts de la scène.
À cette occasion, le CNCS agrandit également ses réserves pour continuer à enrichir sa collection de costumes. Fort de son succès et afin de permettre la poursuite de son développement,

On vous dévoile la scénographie: Ateliers Adeline Rispal en a conçu la réhabilitation avec l’architecte du patrimoine Christian Laporte et Betem centre et la scénographie avec le scénographe de théâtre Mathieu Lorry Dupuy et le scénographe d’équipements Félix Lefebvre de Kanju.

Alain Dupuy d’Innovision a conçu l’ingénierie multimédia, FormaBoom la signalétique et les eclaireurs – lighting designers l’éclairage extérieur.

Photos Luc Boegly Adeline Rispal Margaux Geib Lapinte Julie Chaudier Stelle Basalo Claire Alban Roscian Marc Hivernat Isabelle Vartan Daisy Bustinza

Pour cette ouverture, le CNCS accueille la Comédie-Française et met à l’honneur Eric Ruf, administrateur général et scénographe. Croquis, maquettes, story-board, accessoires, extraits vidéo mais aussi une partie du décor de «Cyrano de Bergerac», dans la mise en scène de Denis Podalydes dont il avait signé la scénographie en 2006 à la Comédie-Française seront présentés. Ce spectacle fût notamment couronné de trois «Molières» pour sa mise en scène, ses décors et ses costumes signés Christian Lacroix, président d’honneur du CNCS.

Le projet en quelques chiffres

  • 2 ans et demi de travaux
  • 2 000 m² de nouveaux espaces
  • 300 m² d’espace dédié à la scénographie ouvert au public
  • 1 300 m² d’espace de réserves supplémentaires
  • 1 km linéaire de stockage des collections
  • 7.4 millions d’euros de budget
  • 10 000 m² de surfaces totales au CNCS dont 4 000 m² ouverts au public

Lieux de spectacle, architectures en devenir

Quel est le projet architectural pour le théâtre d’aujourd’hui ? En croisant retours sur l’histoire, analyses de cas, paroles de praticiens et travaux d’étudiants, ce numéro s’efforce de poser un état de la recherche tant pratique que théorique sur le lieu théâtral occidental et son devenir

Après plus d’un siècle de recherche sur le renouvellement du lieu théâtral occidental, où en sommes-nous de cet élan réformateur ? Croisant les approches rétrospectives et spéculatives, les travaux de chercheurs et chercheuses et les paroles de praticiens, des études de cas de lieux construits ou en cours de projection ainsi que des travaux d’étudiants, ce numéro s’efforce de mettre en évidence les enjeux de ce devenir architectural du théâtre face aux enjeux actuels de la création artistique.

SOMMAIRE

Sandrine Dubouilh, Rafaël Magrou, « Éditorial »

Penser le lieu scénique, hier, aujourd’hui, demain 

Sandrine Dubouilh, « Le Lieu théâtral comme objet de recherche : enjeux, méthodes et perspectives »

Thibault Sinay, « De la boîte noire à la boîte verte, une certaine façon d’appréhender les programmes d’architecture des salles de spectacles »

Premier intermède  : Paroles de praticiens de scènes européennes

« Soutenir l’immédiateté de la représentation », Entretien avec Jan Pappelbaum, scénographe Schaubühne am Lehninerplatz, Berlin (témoignage recueilli par Sandrine Dubouilh et Rafaël Magrou ; traduction Pauline Beaucé, relecture de Yann Lebaillif)

« L’espace de la performance », Entretiens avec Ivo Van Hove, metteur en scène et Jan Versweyveld, scénographe – Toneelgroep, Amsterdam (témoignages recueillis et traduits par Rafaël Magrou)

Transformer l’existant, occuper les lieux

Anaïs Dupuy-Ollivier, « Modeler, réduire, transformer l’espace. De Chaillot à Perpignan, réflexions et propositions du scénographe Jacques Le Marquet (1927-2017) »

Eliakim Senegas-Lajus, « Décloisonner la représentation théâtrale ? Les “seuils” du Nouveau Théâtre de Montreuil à l’épreuve de la convivialité »

Romain Fohr, « Un nouveau ou un autre théâtre : le cas exemplaire de Nanterre-Amandiers »

Deuxième intermède : Paroles de praticiens d’institutions françaises

« La Cité du Théâtre à Paris : dialogue fictif entre différents acteurs du projet »

Composé à partir d’entretiens réalisés par Sandrine Dubouilh et Rafaël Magrou avec Éric Ruf (administrateur général Comédie-Française), Vincent Detraz (directeur technique CNSAD), Félix Lefebvre (KANJU scénographies), Benoît Simon (directeur technique Comédie Française).

Investir des espaces autres

Victor Inisan, «  Architectures des festivals in situ : Les territoires recomposés du Lynceus Festival, d’Un Festival à Villerville et des Effusions »

Séverine Reyrolle, « Le Réseau 360 : bilan d’une première décennie »

Rafaël Magrou, « Vers une indéfinition de l’espace théâtral : des tentatives de situations architecturales au service de la création »

extrait:

De la boite noire à la boite verte

Une certaine façon d’appréhender les programmes d’architecture des salles de spectacles

La programmation architecturale et technique intervient en amont d’un projet et participe à sa réussite. Elle est devenue un métier à part entière qui vise à établir les objectifs, les contraintes et les exigences d’une construction. Mais souvent lors de la conception de nouveaux théâtres, on passe d’abord en revue les modèles de dispositifs théâtraux européens constitués selon un mystérieux consensus, où la combinaison d’une salle de 450 à 1000 places et une boîte noire dissimulent un fonctionnement interne conservateur basé sur les pratiques du XIXe siècle. Cependant, l’efficacité d’un modèle dépend toujours de principes de base et d’un contexte. Considérer ces postulats immuables et déployer un unique modèle à l’identique – quel qu’il soit – n’est pas fiable sur le temps long.

Déjà en 1968, le metteur en scène et scénographe Joseph Svoboda plaidait pour, « des théâtres qui soient des organismes vivants[1] » car au défi de réévaluer les « vieilles normes » sur lesquelles sont fondées et organisées  les logiques spatiales et fonctionnelles des théâtres, s’ajoute l’impact environnemental des productions et l’évolution des technologies. Dans une conférence donnée en 2013, Richard Pilbrow, rappelle que tout l’espace théâtral est un instrument avec lequel l’art du spectacle vivant est créé. Dès lors, les choix opérés aujourd’hui en matière de programmation architecturale influenceront les capacités d’adaptation et de création des artistes[2].

L’architecture théâtrale n’est pas une science, il y a 1000 plateaux, de différentes tailles, de différentes formes, avec différentes jauges, différentes technologies, et différentes gestions des coûts de fonctionnement et d’entretien des bâtiments et machineries. Mais lorsque les artistes s’expriment sur ce qu’est un  « bon théâtre », ils l’envisagent d’abord sous l’angle d’un outil de travail, c’est-à-dire un espace de travail adapté nécessaire à la réussite de l’œuvre. Ce qui apparait essentiel aux artistes est la mise à disposition d’un instrument technique performant, mais aussi de compétences humaines qui garantissent son efficacité pour la production et la diffusion de l’œuvre[3].

Accéder article complet:

https://journals.openedition.org/ht/3504


[1] Joseph Svoboda, « Il faut des théâtres qui soient des organismes vivants », Le Monde, 14-15 avril 1968, p. 13 (Propos recueillis par Nicole Zand).

[2]Richard Pilbrow, Conférence Architecture and The Art of Theatre Design, by Richard Pilbrow 8 septembre 2013 au PLASA Professional Développent Programme 2012.  https://www.youtube.com/watch?v=wqobPLc4pBw

[3] Chloé Langeard, Françoise Liot et Sandrine Rui,« Quand les artistes jugent les théâtres. La valeur différenciée des lieux de spectacle à l’aune des carrières artistiques », Sociologie et société, Solitudes contemporaines, Volume 50, numéro 1, printemps 2018, Les Presses de l’Université de Montréal. [en ligne sur erudit.org]